Feider

Accueil • Feider

Détails du projet

Services :

Logo, Identité visuelle

Date :

15 juin 2023

Client :

FEIDER

Le projet

J’ai rejoint Feider, marque spécialisée dans les machines-outils et les produits de bricolage, à un moment charnière de son histoire : celui où la marque devait enfin dire clairement qui elle était, et montrer pourquoi ses produits méritaient d’exister longtemps.
Au milieu des machines, des prototypes et des packagings empilés, une évidence s’est imposée : tout devait être repensé.

Mon rôle a été de participer à cette transformation de l’intérieur : comprendre la logique des produits, réécrire l’identité, reconstruire le langage visuel, redonner de la cohérence à chaque support.
Une expérience dense, concrète, parfois brute, où la stratégie rencontrait la technique, et où chaque choix graphique devait trouver un sens dans la vie réelle des machines.

Une marque qui ne veut pas jeter ce qu’elle fabrique.

Le contexte

FEIDER existait, mais ne racontait rien.
Une marque de machines-outils comme tant d’autres : un logo sans intention, un orange criard, une typographie lourde, posée là sans justification. Aucun sens, aucune vision, aucune promesse identifiable. Même en interne, personne ne pouvait expliquer pourquoi FEIDER ressemblait à cela, ni ce qu’elle défendait. Son identité ne disait rien de ses produits, de son histoire, encore moins de son ambition ou de ses valeurs.

Pourtant, derrière cette façade incertaine, une valeur unique attendait d’être révélée :
"FEIDER ne vend pas que des machines. FEIDER garantit qu’elles vivront."

Il fallait donc tout repenser, pas seulement le logo :
la stratégie, le positionnement, les cibles, les services, les canaux de communication, les produits, le slogan, le ton, les couleurs, les packagings, les étiquettes produits, les PLV, les notices, les vidéos, les réseaux sociaux, les véhicules, jusqu’aux cartes de visite.
Tout, absolument tout, devait exprimer une vision industrielle responsable, centrée sur la vie longue d’un produit.

Une marque qui suit ses machines de bout en bout.

L’ambition de FEIDER tient en une seule idée : ne pas abandonner ce qu’elle fabrique.

Là où d’autres se concentrent sur le prix ou la performance immédiate, FEIDER se distingue par une posture radicale : prolonger, réparer, réutiliser, transmettre. Faire en sorte qu’une machine traverse les années, les mains, les usages.

Cet engagement devient alors un langage. Une grammaire visuelle.

Une plateforme de marque cohérente a donc été pensée et créée, construite sur l’idée d’un cycle vertueux : ce que FEIDER crée, FEIDER l’accompagne.

Le logo - La marque qui suit l’outil.

Le logo se devait d'avoir du sens, de refléter les ambitions de la marque.

Le choix d’un logotype sans serif répond à une fonction : offrir une lisibilité immédiate, même dans les conditions industrielles les plus rudes.
Sa construction géométrique parle de simplicité d’usage, de produits que l’on prend en main sans mode d’emploi inutile.

La graisse soutenue et les capitales n’expriment pas la puissance, mais la solidité d’un engagement : stabilité, pérennité, constance.

Une pièce manquante qui raconte tout.

Le logotype n’est pas entier. Il est volontairement « en construction ».
Cette absence n’est pas un vide graphique : c’est un principe de réparabilité incarné.
Ce fragment récupéré dans la lettre F, retiré puis replacé en fin de mot comme un point final, fonctionne comme la pièce détachée d'un outil que l’on remet en service. Il complète, améliore, finit le logo exactement comme Feider qui accompagne chaque machine jusqu’au bout de sa vie.

Nous ne vendons pas qu'un outil. Nous assurons son avenir. Point final.

Cette « découpe » évoque autant le reconditionnement que le geste technique : on enlève de la matière, on affine, on adapte. Elle renvoie aux outils historiques de la marque, à la précision de coupe.

Les angles ont également été arrondis. Pas pour faire joli, mais pour humaniser l’ingénierie.
Le logo reste robuste, mais il devient plus accessible, proche et rassurant, sans jamais perdre son efficacité.

Une direction qui donne du sens.

Au cœur du mot, le D abrite une flèche pouvant évoquer l'économie circulaire.
Elle n’indique ni vitesse, ni performance. Elle désigne un cycle.
Une rotation qui remonte le temps, qui renvoie à l’état d’origine : réparer plutôt que remplacer, reconditionner plutôt que jeter. Une boucle inverse, comme un retour logique qui prolonge ce qui mérite de continuer à vivre.

Feider n’avance pas vers la nouveauté : il prolonge l’existant.
L’innovation n’est pas dans le produit… mais dans sa seconde vie.

Le point de départ : le F.

L’icône associe le F découpé et le point pour former une signature visuelle compacte et mémorable.

Ensemble, ils forment un symbole immédiatement reconnaissable, qui synthétise l’esprit de la marque et capable de se décliner à grande échelle sur l’ensemble des supports de communication.

Les couleurs : précises comme des outils.

La couleur joue ici un rôle structurel : elle organise, hiérarchise, oriente. Elle ne décore pas, elle oriente l’œil et renforce la fiabilité perçue des produits.

Le bleu-vert soutenu évoque la maîtrise technique, la rigueur, la confiance et la stabilité : la couleur qui rassure, qui dit « on sait ce qu’on fait ». C’est la base technique de la marque, son ancrage.
L’anthracite, une valeur solide, presque industrielle, qui donne du poids, du sérieux, de la durabilité à l’ensemble de l’identité.
Le jaune soleil, une touche franche, utilisée avec retenue.
C’est la couleur du repère, du point de focalisation, de l’action.
Elle signale ce qui compte, ce qu’il faut voir, ce qui fait la différence.
Le gris très clair, presque blanc, quant à lui, crée du contraste, facilite la lisibilité et apporte la clarté nécessaire à un univers technique qui pourrait vite devenir saturé.

La pièce détachée au coeur de l'identité.

Ce point n’est pas un simple signe final : c’est une pièce détachée qui devient le cœur du système.
Sa géométrie - à moitié angulaire, à moitié arrondie - offre le vocabulaire graphique de toute l’identité.
Agrandi en aplats, il sert à structurer des zones d’information, à rythmer les supports d’emballage, à hiérarchiser les notices techniques, à guider la lecture comme un repère industriel.
Ses courbes humanisent les machines, ses angles rappellent la précision de coupe, et son caractère « extrait puis réutilisé » exprime visuellement ce que Feider promet : une marque construite sur la réutilisation, la durée et la continuité.

Ce point est donc plus qu’une ponctuation.
Il devient un module, un standard graphique aussi essentiel qu’une pièce détachée faite pour réparer.